7 mai 1954 DIÊN-BIÊN-PHÙ est tombé !


En Hommage à nos Anciens, morts, blessés, déportés, torturés, trahis et oubliés.

« ... Le devoir de mémoire incombe à chacun, lui seul permet de rendre inoubliable.
Ceux qui sont morts pour que nous vivions ont des droits inaliénables.
Laisser la mémoire se transformer en histoire n'est pas suffisant, n'est pas acceptable.
Le devoir de mémoire permet de devenir un témoin, c'est son but ... »




Carte de l'Indochine

(source Ministère de la défense - Secrétariat général pour l’administration - Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives - Collection « Mémoire et Citoyenneté » n° 39 - LA BATAILLE DE DIEN BIEN PHU 13 mars-7 mai 1954 - page 6)


Zone du Camp retranché, montrant la situation de cuvette entourée des point hauts qui ont été utilisés par les troupes Viet-Minh.

(Extraction d'une carte « Google map »

Le Camp retranché est installé de part et d’autre de la rivière Nam Youn. Il est constitué d’un réseau de points d’appui ou centres de résistance aux prénoms féminins.


Les forces terrestres engagées composent le Groupement Opérationnel du Nord-Ouest (GONO) dont le PC est implanté au centre du camp retranché (Épervier).
 

Le camp retranché est divisé en sous-secteurs :

- le sous-secteur nord composé des points d'appui Anne-Marie et Gabrielle. Il couvre le nord et le nord-est du terrain d’aviation, point sensible du camp. Une piste pavée relie le terrain d’aviation au points d'appui Anne-Marie et Gabrielle. Chacun de ces points d'appui est tenu par un bataillon. Il est commandé par le Lieutenant-Colonel André TRANCART.
- le sous-secteur centre comprend les points d’appui Claudine, Huguette, Dominique, Éliane et Béatrice. Il regroupe huit bataillons et il est commandé par le Lieutenant-Colonel GAUCHER.
- le sous-secteur sud comprend le point d'appui Isabelle. Il est tenu par deux bataillons et il est commandé par le Lieutenant-Colonel André LALANDE.
 

Commandement du GONO
 

Le Colonel puis Général Christian de CASTRIES est le Commandant du GONO. Il a sous ses ordres :

- le Lieutenant-Colonel André TRANCART commandant le sous-secteur nord.
- le Lieutenant-Colonel Jules GAUCHER, puis le Lieutenant-Colonel LEMEUNIER, commandant le sous-secteur centre.
- le Lieutenant-Colonel André LALANDE, commandant du sous-secteur sud.
- le Lieutenant-Colonel Pierre LANGLAIS commandant le Groupement Aéroporté 2 (GAP 2).
- le Colonel Charles PIROTH, commandant de l'Artillerie. Après son suicide dans la nuit du 15 au 16 mars 1954, il est remplacé le 20 mars par le Lieutenant-Colonel Guy VAILLANT, avec pour adjoint le Lieutenant-Colonel ROBIN.
 

Composition du GONO

- Groupe Mobile 6 (GM 6) : 3ème Bataillon du 3ème REI, du 2ème Bataillon du 1er RTA et du 5ème Bataillon du 7e RTA. Position : Isabelle.

- Groupe Mobile 9 (GM 9) : 1er et 3ème Bataillon de la 13ème DBLE, du 1er Bataillon du 2ème REI et du 3ème Bataillon du 3ème RTA. Position : Béatrice, Claudine, Dominique, Éliane, Huguette.

- Groupement Aéroporté 2 (GAP 2) : 1er Bataillon Étranger de Parachutistes, 8e Bataillon de Parachutistes Coloniaux, 5ème Bataillon de Parachutistes Vietnamiens.

- Groupements d'Artillerie :
–- Groupement A : 3ème groupe du 10e Régiment d'Artillerie Coloniale (3/10ème RAC), 1er Compagnie Étrangère Parachutiste de Mortiers Lourds (1ère CEPML), 2ème Compagnie Mixte de Mortiers de la Légion Étrangère du 5ème Régiment Étranger d'Infanterie (2ème CMMLE).
–- Groupement B : 2ème Groupe du 4ème Régiment d'Artillerie Coloniale (2/4ème RAC) ,1ère Section du 1er Groupe Antiaérien d'Artillerie Coloniale d'Extrême-Orient (1er GAACEO), 1ère Compagnie Mixte de Mortiers de la Légion Étrangère du 3ème Régiment Étranger d'Infanterie 1ère CMMLE)
 

Infanterie aéroportée
- 2ème Bataillon du 1er Régiment de Chasseurs parachutistes (2ème/1er RCP), chef de Bataillon Jean BRECHIGNAC
- 1er Bataillon de Parachutistes Coloniaux (1er BPC), Capitaine Guy BAZIN de BEZONS
- 6ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux (6ème BPC), Chef de Bataillon Marcel BIGEARD
- 8ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux (8ème BPC), Capitaine Pierre TOURRET
- 1er Bataillon Étranger de Parachutistes (1er BEP), Chef de Bataillon Maurice GUIRAUD
- 2ème Bataillon Étranger de Parachutistes (2ème BEP), Chef de Bataillon Hubert LIESENFELT
- 5ème Bataillon de Parachutistes Vietnamiens (5ème BPVN, 5 Bawouan), Capitaine André BOTELLA
 

Infanterie

Légion étrangère
- 1er Bataillon de la 13ème Demi-Brigade de Légion Étrangère (1/13ème DBLE), Chef de Bataillon de BRINON. Position : Claudine
- 3ème Bataillon de la 13ème Demi-Brigade de Légion Étrangère (3/13ème DBLE), Chef de Bataillon Paul PÉGOT. Position : béatrice
- 1er Bataillon du 2ème Régiment Étranger d'Infanterie (1/2ème REI), Chef de Bataillon CLÉMENÇON. Position : Huguette
- 3ème Bataillon du 3ème Régiment Étranger d'Infanterie (3/3ème REI), Chef de Bataillon Henri GRAND d'ESNON. Position : Isabelle

Armée d'Afrique
- 2ème Bataillon du 1er Régiment de Tirailleurs Algériens (2/1er RTA), Capitaine Jean SALIOT des Noyers, Capitaine Pierre JEANCENELLE. Position : Isabelle
- 3ème Bataillon du 3ème Régiment de Tirailleurs Algériens (3/3ème RTA), Capitaine Jean GARANDEAU. Position : Dominique
- 5ème Bataillon du 7e Régiment de Tirailleurs Algériens (5/7ème RTA), Chef de Bataillon Roland de MECQUENEM. Position : Gabrielle
- 1er Bataillon du 4ème Régiment de Tirailleurs Marocains (1/4ème RTM), Chef de Bataillon Jean NICOLAS. Position : Éliane
- 2ème Tabors Marocains ( Goums 21, 33, 66 et GCAT 15), Chef d'Escadrons MIRABEAU, puis Chef de Bataillon BORIE. Position : ?

Troupes coloniales
- 2ème Bataillon Thaï (BT 2), Chef de Bataillon Maurice CHENEL Position : Éliane
- 3ème Bataillon Thaï (BT 3), Chef de Bataillon Léopold THIMONNIER Position : Anne-Marie

Armée vietnamienne
- 301ème Bataillon Vietnamien. Position ?

Supplétifs
- 2 compagnies de Thaïs Blancs, Capitaine Michel DULUAT
- Reliquats des Compagnies de Supplétifs Militaires (CSM) du 1er Groupement Mobile de Partisans Thaïs (GMPT 1), Capitaine BORDIER
- Groupement Wième, Lieutenant Réginald Wième
–- 431ème Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 431)
–- 432ème Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 432)
–- 433ème Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 433)
–- 434ème Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 434)
–- 413ème Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 413)
–- 414ème Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 414)
–- 415ème Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 415)
- 272ème Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 272)
- 416ème Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 416)
- 424ème Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 424)
- 248ème Compagnie Muletière (CM 248)
 

Arme blindée, cavalerie
- 3ème Escadron de Marche du 1er Régiment de Chasseurs à Cheval (3/1er RCC), commandé par le Capitaine Yves HERVOUËT. Il est composé :
- du 1er Peloton provenant du RICM (Régiment Infanterie Coloniale du Maroc)
- de deux pelotons du 3ème escadron du 1er Régiment de Chasseur à Cheval : 2ème Peloton et 3ème peloton
 

Artillerie
- 2ème Groupe du 4ème Régiment d'Artillerie Coloniale (II/4 RAC), Chef d'Escadron Paul KNECHT. Position : Dominique
- 3ème groupe du 10ème Régiment d'artillerie coloniale (III/10 RAC), Chef d'Escadron ALLIOU. Position : Isabelle, Claudine
- 11ème Batterie du 4ème Groupe du 4ème Régiment d'Artillerie Coloniale (11/IV/4ème RAC), Capitaine DÉAL. Position : Claudine
- 1ère Section du 1er Groupe Antiaérien d'Artillerie Coloniale d'Extrême-Orient (1er GAACEO), Lieutenant Paul REDON. Position : Épervier
- Groupe de Marche du 35ème Régiment d'Artillerie Légère Parachutiste (GM/35ème RALP), Chef d'Escadron MILLOT. Position :
- Bataillon d'Artillerie Autonome Laotienne (BAAL), Capitaine LADOUS
- Compagnie Étrangère Parachutiste de Mortiers Lourds ( CEPML), Lieutenant Erwan BERGOT
- 1ère Compagnie Mixte de Mortiers de la Légion Étrangère du 3ème Régiment Étranger d'Infanterie (1ère CMMLE), lieutenant René COLCY
- 2ème Compagnie Mixte de Mortiers de la Légion Étrangère du 5ème Régiment Étranger d'Infanterie (2ème CMMLE), lieutenant FETTER

Génie
- 31èmer Bataillon de Génie (31èm BG) (2 compagnies), Chef de Bataillon André SUDRAT
- 17ème Compagnie de Génie Parachutiste (17ème CGP)

Transmissions
2ème Compagnie du 822ème Bataillon des Transmissions (2/822ème BT)
2ème Compagnie du 823ème Bataillon des Transmissions (2/823ème BT)
342ème Compagnie Parachutiste des Transmissions (342ème CPT)

Service de santé
Médecin-Chef : Capitaine Le DAMANY
- Antenne Chirurgicale Mobile n° 29 (ACM 29), Commandant Paul GRAUWIN
- Antenne Chirurgicale mobile n° 44 (ACM 44), Lieutenant Jacques GINDREY
- Antenne Chirurgicale Parachutiste n° 3 (ACP 3), Lieutenant Louis RÉSILLOT
- Antenne Chirurgicale Parachutiste n° 5 (ACP 5), Capitaine Ernest HANTZ
- Antenne Chirurgicale Parachutiste n° 6 (ACP 6), Lieutenant Jean VIDAL

Soutien
- 71er Compagnie de Commandement
- 6ème Compagnie de Commandement et des Services (6ème CCS)
- 9ème Compagnie de Commandement et des Services (9e CCS)
- 3ème Compagnie de Transport de Quartier Général (3ème CTQG)
- 3ème Compagnie de munitions (3ème CM) (détachement), sous-lieutenant LÉONARD
- 730ème Compagnie de Ravitaillement (730e CR) (service des essences) (dépôt 81) (détachement)
- 712ème Compagnie de Circulation Routière (712ème CCR)
- Compagnie Réparation Autonome Matériel (CRAM), Lieutenant JORDANO
2ème Section de la 5ème Compagnie Réparation Matériel Légion Étrangère (2/5 CRMLE), Lieutenant BUGEAT
- 3ème Légion de Marche/Garde Républicaine Gendarmerie Mobile (3ème LM/GRGM) (détachement)
- Groupe d'Exploitation Opérationnel n° 1 (GEO 1) (service de l'intendance)
403ème Boîte Postale Militaire (403 BPM) (antenne)
 

Renseignement
- Groupement Commandos n° 8 du Groupe de Commandos Mixtes Aéroportés (GC 8/GCMA) (partisans Méo), Capitaine HÉBERT
- Détachement Opérations-Patrouilles (DOP)

Armée de l'Air
- 374ème Compagnie de Transmissions de l'Armée de l'Air (CT 21/374)
- Compagnie de Marche de l'Armée de l'Air, Capitaine Jean CHAMOD
- Détachement de la Base Aérienne n° 195 (DB 195)

Chasse
- Groupe de Chasse 1/22 Saintonge (GC 1/22)
- Groupe de Chasse 2/22 Languedoc (GC 2/22)

Transport
- GT 2/62 Franche Comté
- GT 1/64 Béarn
- GT 2/64 Anjou
- GT 2/63 Sénégal

Bombardement
- GB 1/19 Gascogne
- GB 1/25 Tunisie

Reconnaissance
- 21ème Groupe Aérien d'Observation d'Artillerie (GAOA 21), Lieutenant ASSELINEAU
- 23ème Groupe Aérien d'Observation d'Artillerie (GAOA 23), Capitaine Albert DEHOUCK
- EROM 80 Escadrille de Reconnaissance Outre Mer 80

Liaison et Évacuation sanitaire
- ELA 52 Escadrille de Liaisons Aériennes 52
- ELA 3 Escadrille de Liaisons Aériennes
- 1e CLES - 1ère Compagnie Légère d’Évacuations Sanitaires

Aéronavale
GAPA Groupe Aérien du Porte avions ARROMANCHES
- Flotille 3 F
- Flotille 11 F
- Flotille 28 F
- Flotille 14 F



Témoignages

La bataille de Diên-Biên-Phù par l'ECPAD

 

Le 13 mars 1954, le général GIAP prend l’initiative de l’attaque. Son objectif est le point d’appui Béatrice tenu par le 3/13ème DBLE (3ème Bataillon de la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère). La bataille prend très vite un tour dramatique. La surprise vient de l’artillerie du Viêt-Minh qui tire de manière isolée, depuis les collines surplombant la cuvette de Diên Biên Phù, en concentrant le feu sur le camp ; la contre-batterie du corps expéditionnaire français est impuissante. Les abris plutôt sommaires ne sont pas conçus pour résister à des projectiles de gros calibre.

Les points d’appui Béatrice et Gabrielle sont très vite submergés ; dès le 17 mars, le terrain d’aviation est inutilisable ; c’est le cordon ombilical entre la base et Hanoï qui est coupé. Dès lors, la situation devient difficile pour les défenseurs. La bataille devient une guerre d’usure entre des éléments du Viêt-Minh nombreux et ravitaillés par pistes et une garnison recroquevillée, entièrement dépendante du ravitaillement aérien.

La tactique du Viêt-Minh consiste à utiliser, dans un premier temps, l’artillerie pour pilonner le camp, puis à procéder par assauts successifs de l’infanterie, l’objectif étant d’étouffer le camp en resserrant l’étau au fur et à mesure et en prenant les centres de résistance les uns après les autres. La prise des points d’appui permet ensuite de neutraliser les pistes et de maîtriser le ciel.

En plus des tunnels et des tranchées à travers les collines, des terrasses sont aménagées par le Viêt-Minh ; les canons y sont installés puis à la fin du tir, ils sont mis à l’abri à l’intérieur des collines. La contre-batterie française n’a que rarement réussi à neutraliser ces canons. En outre, les pièces d’artillerie du Viêt-Minh dominent la cuvette ; les cibles sont donc facilement repérables et les pièces d’artillerie peuvent aisément être orientées.

Le 15 mars, le colonel de CASTRIES réagit en lançant une contre-attaque dont l’objectif est de reprendre Gabrielle ; mais les forces engagées et la préparation sont insuffisantes. C’est un échec.

Le moral des troupes est atteint.

Le 14 et le 16 mars, le 6e BPC (Bataillon de Parachutistes Coloniaux), commandé par le Chef de Bataillon Marcel BIGEARD et le 5ème BPVN (Bataillon de Parachutistes Vietnamiens) sont largués sur le camp.

Du côté Viêt-Minh, les attaques des 14 et 15 mars ont causé de nombreuses pertes humaines et les stocks de munitions ont beaucoup diminué. Il est nécessaire de reconstituer les forces et les stocks.

Le 17 mars, le pont aérien est interrompu ; mais le général GIAP suspend les attaques pour permettre le réapprovisionnement et la préparation de la seconde phase de l’opération.

Le lieutenant-colonel LANGLAIS, à qui le colonel de CASTRIES a confié le commandement de la position centrale, lance des contre-attaques qui aboutissent à la destruction de pièces de DCA du Viêt-Minh ; le moral des troupes remonte.

Après une dizaine de jours, les stocks sont reconstitués des deux côtés et les unités sont renforcées. Du côté français, les opérations aériennes ont été coûteuses et aléatoires.

Le 30 mars, le général GIAP lance une offensive contre les cinq points d’appui qui défendent le côté est de la position centrale : Dominique 1 et 2, Éliane 1, 2 et 4. Il fait intervenir les divisons 312 et 316 pour donner l’assaut à ces collines défendues par 2 000 hommes.

« Le soir du 30 mars, nos avions de reconnaissance nous avaient informés de la préparation d’une attaque ennemie. Nous avons eu droit à un tir d’artillerie très violent, et puis le Viêt-minh est monté par vagues d’assaut. Avec l’aide de notre artillerie, nous avons pu les repousser en choc frontal. Grâce au largage de pots éclairants par l’avion qui survolait le champ de bataille, nous y voyions presque comme en plein jour. Avec mes soldats marocains, nous nous sommes repliés au sommet du point d’appui Éliane 2. Je n’avais plus dans ma section que 16 tirailleurs marocains sur les 25 que nous étions à l’arrivée à Diên Biên Phu. »

 

(Témoignage de Serge FANTINEL, ancien Sergent-Chef en Indochine, dans Les Chemins de la Mémoire, n° 192, mars 2009, p.5.)

 

Le 31 mars au matin, le Viêt-Minh a pris Dominique 1 et 2 ainsi qu’Eliane 1.

Sous l’impulsion du commandant BIGEARD, les troupes françaises reprennent Dominique 2 et Éliane 1 ; mais les renforts n’arrivent pas et le commandant BIGEARD doit se résoudre à donner l’ordre de repli. Il concentre alors ses troupes sur Éliane 2 et 4 qui constituent le dernier rempart au camp retranché.

« L’étouffement lent mais continu de notre position se poursuit, accéléré par les violentes attaques du 30 mars au 3 avril, provisoirement contenu par l’envoi de nos renforts, repris avec la perte successive de plusieurs points d’appui et surtout avec l’action d’une DCA de plus en plus violente qui, jointe aux mauvaises conditions météo, a ralenti notre ravitaillement. »

 

(Rapporté par le commandement en chef des forces terrestres navales et aériennes en Indochine - Service historique de la Défense, département marine, carton UU TB 59 : évolution de la situation militaire en Indochine, période du 26 mars au 25 avril 1954, état-major interarmées et des forces terrestres, commandement en chef des forces terrestres navales et aériennes en Indochine).

 

Côté Viêt-Minh, la transcription d’une émission radio (« La voix du Viêtnam ») relate l’émotion ressentie par une unité de DCA qui vient de descendre le 50e avion français. L’unité de DCA envoie le télégramme suivant :

« Les combattants, troupes et travailleurs ouvriers du front de Diên Biên Phù sont tous heureux d’avoir descendu le 50 e avion ennemi, dans un mois de temps (du 11 mars au 11 avril 1954.

(Service historique de la Défense, département marine, carton UU19 »)
 

Fin avril, la pluie transforme le terrain en bourbier. Non seulement les troupes à pied ont de plus en plus de difficultés à combattre, mais les aléas météorologiques renforcent encore l’aléatoire de l’activité aérienne au-dessus de Diên Biên Phù.

Le 1er mai, le général GIAP lance l’offensive finale. Les troupes du Viêt-Minh procèdent par assauts successifs ; à l’intérieur du camp, la défense est de plus en plus difficile ; en outre, de nombreux blessés s’y trouvent ; le Viêt-Minh a refusé les évacuations sanitaires ; les blessés doivent donc rester à l’intérieur du camp et être traités du mieux possible sur place. Dès le mois d’avril, le 2ème bureau de l’état-major interarmées et des forces terrestres attirait l’attention du commandement sur le fait que l’impossibilité d’évacuer les blessés posera à terme de graves problèmes ; au 10 avril, on compte 610 blessés soignés à l’intérieur du camp de Diên Biên Phù.

(Service historique de la Défense, département marine, carton UU TB 59 situation militaire en Indochine, bulletin n°359, période : du 26 mars au 10 avril 1954, 2ème bureau, état-major interarmées et des forces terrestres, commandement en chef des forces terrestres navales et aériennes en Indochine, 19 avril 1954.)

Le 7 mai, le dernier point d’appui, Isabelle, tombe.

C’est la division 308, commandée par le général VUONG THUA VU, qui donne le coup de grâce. Cette division était déjà présente à Cao Bang et à Lang Son en 1950 et sera la première division à entrer dans Hanoï en 1954.

(Source : la Bataille de Diên Biên Phù - Un combat pour l'impossible) - (Delphine BIZET, CED, Responsable du fonds Indochine de l’ECPAD)

 

La Bataille de Diên-Biên-Phù dans le Livre d'Or de la LÉGION ÉTRANGÈRE

« L'ennemi est là, dans l”ombre, invisible mais présent; le Viet-Minh est partout, déconcertant, imprévisible mais tenace et plus fort de son mystère. »

 

A la fin d octobre 1953, le Viet-Minh renonce a lancer une offensive générale sur le Delta, son action ayant été prévenue par nos multiples opérations. Il prépare une attaque puissante sur le Nord du Laos dont il peut penser qu'elle le conduira, sans trop de pertes, vers Luang-Prabang, la capitale du Royaume et, plus tard, sur les confins du Siam.

Or la France a signé, le 28 octobre 1953, un traité avec le Laos et s'est engagée à défendre ce pays dont la fidélité a été constante. Elle ne saurait l'abandonner devant la grave menace qui se précise. La décision est prise de barrer la route au Viet-Minh en l'obligeant à livrer bataille au point de passage obligé de Dien-Bien-Phu.

Un vaste camp retranché est créé, dont la garnison comptera bientôt 12 Bataillons, des chars, de l'artillerie, un matériel considérable. Tout y a été transporté par avion à partir d'Hanoï, distant de plus de 200 kilomètres.

La Légion est présente en force à Dien-Bien-Phu. Le 3ème Bataillon du 3ème Étranger tient le Centre de Résistance « Isabelle ››, en grand'garde, à l'extremité Sud du camp retranché.

Le 1er Bataillon de la 13ème Demi-Brigade occupe le Centre de résistence Claudine sur la face Sud-Ouest de l'ouvrage proprement dit, tandis que le III/13ème D.B.L.E. tient Béatrice, sur la face Nord-Est. Le 1er Bataillon du 2ème Étranger viendra s”implanter dans le Centre de résistence Huguette sur la face Nord-Ouest. Le 1er Bataillon Étranger de Parachutistes est en réserve opérationnelle auprès du commandant de la position. Ces unités ont été pour la plupart mises en place dans le courant décembre, le 1er B.E.P. les ayant précédées à la fin de novembre. Elles seront complétées en janvier par le Il/3ème R.E.I. et la compagnie de commandement du 3ème R.E.I. et dans la nuit du 11 au 12 avril, le 2ème B.E.P. y sera parachuté.

Les premières semaines sont consacrées à la construction des ouvrages à la pose du réseau de barbelés tandis que des reconnaissances recherchent le contact avec l'ennemi.

Le 13 décembre, le 1er B.E.P. est violemment pris à partie au cours d'une de ses patrouilles quotidiennes.

Le 11 janvier, le harcèlement commence. Le Viet-Minh a réussi à rassembler une artillerie nombreuse et en particulier une D. C. A. efficace qu'il a acheminée à pied d'œuvre, en dépit des coupures faites par notre aviation sur ses pistes. Il a mobilisé à cet effet des coolies par dizaines de mille et leur a fait emprunter avec leurs fardeaux des sentiers invisibles d'avion.

Les fantassins Viet-Minh sont très actifs mais ils évitent l'accrochage. En tâtant constamment nos positions, ils y entretiennent la tension. Nos patrouilles vont jusqu”au cercle de collines qui bordent la cuvette sans rencontrer de résistance sérieuse.

Au début de mars, les nôtres voient, avec surprise, apparaître les premières tranchées creusées la nuit par l'ennemi.

Le 13 mars, c'est l'attaque, ouverte par une intense préparation d'artillerie et de mortiers.

A 7 h 50 le Colonel GAUCHER est tué par l'explosion d'un obus frappant son P. C. de plein fouet. La 13ème D.B.L.E. perd son chef, ancien du Maroc et du Tonkin, qui fit avec le 5ème Étranger la retraite de Chine en 1945. A la tête de sa compagnie, il s'était battu contre les Japonais, dans ce même Diên Biên Phù où il trouvait une mort héroïque.

Tous les centres de résistance ont été éprouvés par ce bombardement précis, le P. C. de notre artillerie a plus particulièrement souffert. A la tombée de la nuit, quand nos hommes achèvent de remettre tant bien que mal en état leurs emplacements de combat, deux Régiments d'infanterie ennemie partent à l'assaut du C. R. Béatrice, défendu par le 3ème Bataillon de la 13ème D.B.L.E. Insensibles aux pertes, les vagues se succèdent sans relâche. Les légionnaires tiennent les assaillants en échec de 20 h 30 à minuit quinze. Le chef de Bataillon PIGOT est tué au milieu de 20 de ses officiers et légionnaires. Un dernier carré s'arc-boute dans ses abris défoncés. Il est bientôt submergé. Béatrice n'est plus et le III/ 13ème D.B.L.E. y a perdu 6 officiers tués, 1 officier blessé, 325 gradés et Légionnaires tués, blessés ou disparus.

Le 25 mars, c'est le Centre de Résistance Gabrielle qui est soumis à la même méthode de pilonnage, puis de submersion. Le 1er B.E.P. attaque de flanc les Viet-Minh qui s'apprêtent à coiffer le Centre de résistence Au prix de fortes pertes, il donne un répit à la garnison qui succombe à l'aube. Aucun terme mieux que submersion ne dépeint plus exactement la manœuvre des Viêt Minh, avançant par vagues pressées, que nos rafales couchent, mais derrière, une autre vague avance et si elle s'affaisse sous nos coups, une autre suit, jusqu'à ce que l'ouvrage soit littéralement envahi par tant de soldats que le combat n'y est plus possible.

La compagnie de mortiers lourds des paras de la Légion s'emploie au profit des ouvrages menacés. Elle est repérée par les artilleurs Viet-Minh qui par une salve d'obus lui détruisent trois pièces de 120 et leurs servants.

Nos reconnaissances aériennes signalent l'extension rapide d'un réseau de tranchées, adroitement dessiné pour amener l'ennemi à proximité de nos positions.

Chaque jour, sous la protection des blindés, nos fantassins tentent de réduire l'extension de cette sorte de cancer qui dégrade rapidement les avancées de nos positions. Chaque jour aussi, des liaisons sont faites entre le P. C. central et Isabelle, au prix de difficultés grandissantes. Le Viet-Minh a reçu des renforts. L'aide chinoise a accru sa puissance de feu. De notre côté, les unités resserrent leur dispositif, consolident leurs positions qui s'écroulent sous les obus. Nos pertes sont lourdes. Les évacuations par avions et hélicoptères sont autant de tours de force, qui exigent des pilotes, outre le courage, une véritable acrobatie aérienne.

La Légion, entre les combats, ressoude ses éléments. Jamais l'union n'a été plus étroite entre les cadres et la troupe, voués aux mêmes périls. Les légionnaires font preuve à l'égard de leurs chefs de cette rude tendresse qu'on leur voit dans toutes les circonstances dramatiques. On se bat pour l'estime du chef de section, du commandant de compagnie, aimé et respecté. On se bat aussi et l'on meurt pour l'estime du camarade de rang. Chaque légionnaire, à ces moments décisifs, ayant obscurément la certitude qu'il défend l'honneur militaire de son pays natal. Le moral est ferme. Ce n'est pas encore la détermination farouche qui s'affirmera, dans la deuxième quinzaine d'avril, quand tout espoir d'être secouru aura disparu. Les parachutages sont malaisés, mais la plus grande part des envois sont récupérés. Quand, le 23 mars, la garnison de Dien-Bien-Phu lance une attaque générale sur les positions de l'artillerie et de la D.C.A. ennemie, il y a de l'enthousiasme dans les Bataillons de Légion, qui abordent les batteries à la baïonnette. Et l'on commente, le soir, dans les abris, les 400 ou 500 morts, ce millier de blessés ennemis, dont les nôtres ont pu faire le compte, au cours de l'opération de va-et-vient, sur plus de 2 kilomètres de profondeur.

Le 25, le P. R. Éliane, attaqué par deux Bataillons Viet-Minh après une intense préparation d'artillerie, changera six fois de main avant que les légionnaires n'en rejettent l'adversaire. Celui-ci reviendra à la charge le soir du 31 mars, avec son habituel mépris de vies humaines et il parviendra à conserver une partie de l'ouvrage.

Dans la nuit du 11 au 12 avril, le 2ème B.E.P., jusque-là gardé en réserve, est largué sur Dien-Bien-Phu. La réaction Viet-Minh, immédiate et efficace, lui causera des pertes tandis qu'il cherche à s'implanter. L'arrivée, de ce renfort de légionnaires dont la réputation est bien établie causera aux nôtres une de leurs dernières joies.

Les tranchées ennemies allongent leurs lignes brisées, et à l'aube de chaque jour, c'est le cœur serré que tous mesurent les progrès accomplis par un adversaire opiniâtre. Sorties répétées pour combler ces fossés d'où jailliront bientôt les vagues d'assaut.

Du 16 au 18, des avions larguent les volontaires, et parmi eux nombreux sont les légionnaires des unités du Tonkin, qui, fièrement, disent aux assiégés dont ils vont partager le destin. Quand le Commandement a demandé des volontaires pour être parachutés, tous les Bataillons de Légion ont répondu :

« Bataillon entier Volontaire pour sauter. » 

 

Arrêtons un instant notre pensée sur ces hommes, qui, sachant que la situation est grave dans le camp retranché, demandent à partir, acceptant tous les risques dont ce premier : être largué après un entraînement sommaire sur une position encerclée, tandis que de toutes parts, canons, mortiers et mitrailleuses ennemis tirent sur les corps suspendus aux corolles qui n'en finissent pas de descendre, pour toucher terre Dieu sait où. Il allait de soi que dans ce geste de sacrifice, la Légion fut largement présente1.

Face à la menace d'étranglement des positions qui se précise dangereusement durant la seconde quinzaine d'avril, la garnison de Diên-Biên-Phù resserre encore son dispositif, se met en carapace. Le Viet-Minh ne perd pas si belle occasion d'attaquer les unités se déplaçant. Comme toujours, chien de berger, le 1er B.E.P. se lance entre la meute et les compagnies qu'il protège.

Le Viêt-Minh veut en finir avec ce Bataillon qu'il trouve sans cesse devant l'objectif visé par son attaque. Avec des forces nombreuses, il parvient à le bloquer et commence à encercler. Les paras foncent droit devant eux, brisent la ligne ennemie et regagnent la position centrale. Le 1er s'usera dans ces coups de boutoir qui, s'ils causent des pertes à l'ennemi et arrêtent un instant sa progression, le saignent un peu plus. A la chute de Diên-Biên-Phù, le 1er B.E.P., ayant perdu 576 tués et disparus, aura renouvelé son sacrifice de 1950 sur la route de Cao-Bang2 Depuis le 20 avril, il pleut sur la cuvette de Diên-Biên-Phù où l'eau s'accumule et monte. C'est la pluie implacable de la mousson dans sa régularité annuelle. Mais qui, à la création du camp retranché, pouvait imaginer la durée du siège ? Que l'on imagine ces points d'appui, ces centres de résistance minés par les eaux tandis que grandit le tonnerre de la préparation d'artillerie. Le coup de grâce est proche.

Le Viêt-Minh s'est encore renforcé en troupes fraîches, au nombre desquelles on compte ces escouades de la mort qui, chargées d”explosifs, se feront sauter sur les défenses de nos abris.

L'assaut final commence le 6 mai sur toute la périphérie du réduit. Isabelle, isolée au Sud de la position, est aveuglée par un tir continu d'artillerie détruit ses pièces, écrase ses blockhaus, comble ses tranchées. Un peu après minuit, Éliane est tombée. Le Colonel LALANDE, chef du 3ème Étranger, qui tient Isabelle avec le 3ème Bataillon de son Régiment demandera l'autorisation de tenter une sortie, qui lui est accordée.

A 19 heures, le matériel encore utilisable est incendié. A 20 heures, ce qui reste du Bataillon, Colonel en tête, se jette sur les lignes ennemies, direction plein Sud. Sous le choc, les éléments avancés du Viêt-Minh plient. Comme un soc, la phalange légionnaire taille et creuse droit devant elle. Elle n'ira pas loin. D'inépuisables réserves ennemies sont là qui colmatent la brèche, recouvrent bientôt de leur flot pressé les nôtres que mille et mille bras paralysent. Quelques isolés, dont le courage est servi par la chance, parviendront seuls à quitter la cuvette sanglante et atteindront au prix d'une fatigue surhumaine nos forces du Laos.

8 mai 1954 : Dien-Bien-Phu n'est plus.

L'honneur militaire de la France est sauf, au prix de 1 500 tués, de 4 000 blessés. La Légion, à son habitude, n'a pas lésiné pour payer sa large, sa très large part.

Voici la citation à l'ordre de l'Armée d'Indochine de la garnison de Dien-Bien-Phu :

« Depuis plusieurs semaines, sous le commandement du Colonel de Castries, les troupes de l'Union française qui la constituent repoussent jour et nuit les assauts acharnés d'un ennemi très supérieur en nombre.

Le sacrifice héroïque de ceux qui sont tombés, la ténacité farouche des combattants ajoutent une gloire nouvelle à l'honneur de nos armes.

Unis dans la volonté de vaincre, Officiers, Sous-officiers, Caporaux et Soldats méritent l'admiration du monde libre, la fierté et la gratitude de la France. Leur courage est un modèle à jamais exemplaire. »

 

Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre des théâtres d'opérations extérieurs avec palme. (25 Avril 1954)

(Source Livre d'Or de la LÉGION ÉTRANGÈRE, pages 250 à 255, édition de 1958 - exemplaire numéroté 114)
 

Aux valeureux soldats de ma Section morts à Diên Biên Phù
 

7 mai 2013 : 59ème anniversaire de la chute de DIÊN BIÊN PHÙ3

Sentiments d'un survivant qui a l'âme en deuil.
 

Tristesse ! Ce jour-là, tous les rescapés auront une pieuse pensée pour leurs Frères d'armes morts la-bas. Certains abandonnés dans les tranchées quand nous avons été faits prisonniers. D'autres enterrés à la hâte par les bô dôïs dans un coin perdu de la brousse durant notre longue marche vers les camps. Les deniers, pendant la captivité, inhumés avec égards par leurs camarades d'infortune dans des tombes qu'ils espéraient provisoires. À 20 ans la destinée nous a marqués au fer rouge.

Aujourd'hui, le poids des années ajouté a celui de ce douloureux souvenir nous laisse bien peu de force pour commémorer ce 59ème anniversaire comme il convient.

Émotion ! À Diên Biên Phù, face aux 60.000 bô dôïs Viêt-Minh 15.000 soldats ont lutté vaillamment sous le drapeau français à 1 contre 4 pendant 6 longs mois. 2.293 ont été tués. 1.047 portés disparus (morts ou prisonniers). Le 7 mai, la garnison compte 10.300 hommes dont 4.336 blessés et 5.864 valides. 9.442 ont été faits prisonniers (1) 3.290 survivants ont été libérés. 6.152 décès de plus ! Les camps de rééducation (plutôt d'extermination ils ont été 4 fois plus efficaces que les balles, grenades, obus de tous calibres et orgues de Staline Viêt des violents assauts entre le 13 mars ei 7 mai. En 4 mois, les 2/3 sont morts de faim, de maladie. De désespoir !

Détresse ! Ces morts ne seront jamais rapatriés en France pour être enterrés dans leur village. Ils n'ont été sauvés de l'oubli que grâce a l'inscription de leur nom sur le mur du souvenir du Mémorial de Fréjus où ils figurent avec les 34.000 « Morts pour la France » en Indochine dont les corps ne reposent pas a Fréjus. Saluons le magnifique « Centre de Mémoire de Perpignan » créé en 2003 pour passer le flambeau du souvenir à nos jeunes générations. Il a donné aux héros de Diên Biên Phù une place d'honneur sur son panneau « Guerre d'Indochine » au-dessous duquel il expose quelques objets symboliques leur ayant appartenu.

Consternation ! Combien de jeunes, à part quelques rares fils de militaires, connaissent la ville de Diên Biên Phù ? Combien savent dans quel pays elle se trouve ? Combien sont au courant de la furieuse bataille qui s'y est déroulée ? Dans ma famille, comme dans beaucoup d'autres, y a-t-il un neveu ou une nièce qui se souvienne que leur oncle Bertie y a été fait prisonnier le 7 mai 1954 ? Oublié ce douloureux dernier grand combat de la lointaine guerre d’Indochine ? Enterrées les vraies valeurs de notre belle France apprises hier à l'école de la République, pour lesquelles ses soldats ont donné leur sang ! ... Leur vie !

Résignation ! Un peu partout en France, il y a chaque année de moins en moins de participants à la commémoration de DBP. Les badauds assistent nombreux à la cérémonie du 14 juillet. Ils veulent de beaux spectacles. Des défilés colorés. De féeriques feux d'artifices. Des bals musette. Pas des drapeaux en berne ! Des rires. Pas des pleurs ! Les musiques militaires, les fiers soldats qui marchent au pas les incitent à la fête. Pas à la reconnaissance pour tous ceux qui sont morts afin qu'ils aient, eux, la chance de vivre en paix. Le patriotisme se meurt. En criant on ne peut pas le réanimer. On dérange. On excite l'antimilitarisme !

Persévérance ! La mort de l'Association nationale des Combattants de Diên Biên Phù nous a laissés orphelins. Elle a succombé aux morsures du temps sans avoir su transmettre le témoin de la mémoire à des parents ou amis plus jeunes. Sans cérémonies nationales. le souvenir de cette bataille a fini par agoniser dans le coeur des français. Les survivants dispersés un peu partout en France se sentent, eux et leurs morts, ignorés par la Nation. Mais ce jour-là, où qu'ils se trouvent, ils veulent jusqu'à leur propre mort rendre hommage à leurs glorieux Frères d'armes.

Réalisme ! Le 7 mai, à Perpignan il y aura cette année une messe avec au 1er rang les quelques derniers rescapés de la captivité qui habitent dans le département. Quelques drapeaux. Un discours. La lecture de la citation a l'ordre de l'Armée de la garnison de Diên Biên Phù devant quelques autorités militaires et civiles. Quelques présidents d'associations avec, bien sûr, quelques uns de leurs membres. Pas tous hélas ! Seulement ceux d'un certain âge ! Et cette année, espérons-le, encore quelques parents. Quelques amis aussi. Quelques bons citoyens également.

Colère ! Ces petits quelques ne feront pas une grande foule de vrais patriotes pour honorer les 8.445 morts de cette illustre bataille, dont l'âme de la plupart d 'entre eux, pour ne pas avoir reçu de sépulture en France, erre là-bas en Indochine. Ce sera une cérémonie très modeste. Sans grand bruit. Presque anodine. Sans l'écho à la « Une » qu'elle mériterait d'avoir dans la feuille de chou locale. Célébration chaque année un peu plus discrète, elle se sait condamnée demain à un recueillement individuel des derniers rescapés avant de tomber dans l'oubli.

Fidélité ! Mais. si avec le temps le peu de survivants diminue. Si leur témoignage s'affaiblit. Si la férocité des combats s'atténue. Si la barbarie de la captivité s'adoucit. S'il faut bien constater que notre société matérialiste lamine ce genre d’héroïsme. Si !... Si le Viêt Nam est devenu l'une des perles du tourisme avec sa magnifique baie d'Along. Et si celui qui parle d'enfer pour Diên Bien Phù n'a que très peu de chance d'être écouté ! Ce ne sont pas de bonnes raisons pour ne pas montrer à tous les français notre volonté de continuer à commémorer cet événement.

Lassitude ! Le Général Bigeard nous a quittés depuis à peine 3 ans et déjà son passé glorieux ne franchit guère plus le mur d'enceinte du Mémorial de Fréjus où ses cendres ont été déposées. Chef célèbre, ô combien charismatique, de la bataille de Diên Biên Phù, sa mort nous a rendus orphelins une 2ème fois. 7 mai ! Cette triste date met à nu ce que l'on tait le reste de l'année pour essayer quand même de vivre à peu près normalement en faisant fi des critiques des uns et de l'indifférence des autres, témoignées a ces héros par nos compatriotes.

8.445 "Morts pour la France", au combat ou en captivité, à Diên Biên Phù !

Impossible d'oublier le visage de ceux à qui on a fermé les yeux ! Leur dernier regard reste à jamais gravé dans votre âme. Ensemble faisons silence un instant ce jour là. Recueillons-nous. Merci.

(Source Texte écrit le 7 avril 2013 par Gilbert ORTHON, Sous-Lieutenant (O.R. ), commandant la 4ème Section de la 4ème Compagnie du 1er BPC)



Bataille de Dien-Bien-Phu le bilan humain


- A mes Hommes qui sont morts -
 

[… ]

Soldats qui reposez sous la terre lointaine,

Et dont le sang versé me laisse des remords,

Dites vous simplement : « C'est notre Capitaine

Qui se souvient de nous et qui compte ses morts ».

Dernière strophe du poème du Vicomte de BORELLI (1895), Capitaine de la Légion Étrangère.

 
 

Après 57 jours de combat, l’armée du Viêt-Minh vient à bout du camp retranché le 7 mai 1954 à 17h30. Les unités tenant Isabelle ne rendent les armes que le 8 mai.

Le 7 Mai 1954, lorsque la Garnison de Dien-Bien-Phu cesse le combat, l'effectif du Groupement Opérationnel du Nord-Ouest est de 14.014 Hommes.
 

A l'issue des combats, 2293 Hommes sont tombés pour la France.
 

11.721 Hommes sont faits prisonniers par le Viet-Minh, seuls 3.290 d'entre eux rentreront vivants en France !
 

Parmi  tous nos Anciens tombés ou meurtris, tous n'étaient pas Français par le sang reçu, mais par le sang versé.
 
 


Pierre BRISSON - Le Figaro du 8 mai 1954 - "Le sacrifice"

 

Le 8 mai 1954, au lendemain de la chute du camp retranché de Ðien Bien Phú, le quotidien français Le Figaro titre sur le sacrifice des militaires français et dénonce l'attitude des responsables communistes français dans la guerre d'Indochine.
 

Au 55e jour de lutte, la forteresse de Dien-Bien-Phu vient de succomber.
 

Le courage dépensé sur ce lambeau sanglant au plus épais de la jungle, la valeur du général de Castries et de ses troupes, les prodiges des aviateurs et des parachutistes, la chaîne ininterrompue de leurs sacrifices, l’élan de ce volontariat fraternel et désespéré, tout ce que nous savons des combats sans merci livrés par des hommes libres contre le fanatisme a rempli d’admiration l’univers et nous laisse, au moment où j’écris ces lignes, dans une inexprimable émotion.
 

L’éloge reste au-delà des mots. Toute éloquence serait hors de mise.
 

Ce que les sacrifiés exigent de nous ce soir c’est un examen de conscience.
 

Nous pouvons nous rappeler l’épitaphe dédiée par Kipling aux victimes de la première guerre mondiale :
 

« Nous sommes morts parce que nos pères nous avaient menti. »
 

Les combattants de Dien-Bien-Phu sont morts parce que nous nous sommes menti à nous-mêmes.
 

Ils sont morts parce que nous n’avons pas su faire cette guerre, parce que nous n’avons su ni la vouloir ni la refuser, parce que nous n’avons su ni mesurer l’épreuve, ni en prévoir les conséquences, ni la situer dès l’abord sur son plan mondial. Il y a eu au cours de ces neuf années des occasions perdues pour négocier, comme il y a eu des occasions perdues pour la victoire. Elles l’ont été de la même façon. Elles l’ont été par faiblesse.
 

Cédant au chantage communiste, nous avons engagé cette guerre honteusement. Les contingents embarqués sur les quais de banlieue entre chien et loup, les silences officiels, les minimisations du commandement, l’importance même de certains avantages consentis, tout dans la conduite des opérations semblait au début s’envelopper d’excuses.
 

Lorsque l’irruption du maréchal de Lattre fit entrer le drame dans la conscience nationale, les moyens nécessaires pour vaincre dépassaient nos forces et là encore, évitant de l’admettre, nous nous sommes dupés nous-mêmes.
 

La tactique de Moscou a été, en France, de pourrir la guerre, et en Asie, de fanatiser les foules contre nous.
 

Aucune palinodie plus sinistre que les larmes versées par le P.C. sur le sang répandu par les armes que le communisme a mises dans la main de nos ennemis.
 

Les vrais vainqueurs ce soir sont les amis de MM. Thorez et Duclos. Ce sont eux qui, sur les ruines et sur les tombes, devraient hisser la bannière rouge à tête de mort.
 

Un espoir nous reste : celui que la tragédie qui vient de s’achever donne à la conscience du monde libre le choc décisif et que le front commun de l’Occident tout entier, nous arrachant à cette folie, trouve à Genève, dans sa puissance même, les moyens de conclure la paix.
 

Pierre BRISSON.
 

(Source: Le Figaro. Directeur de publication Pierre BRISSON. 08 et 09 mai 1954, n° 3005; 128e année. Paris: Le Figaro. Copyright: (c) Le Figaro)

 


 

 

1 En cinquante-sept jours, près de 4000 hommes furent parachutés. en renforts. Les derniers se composèrent de légionnaires des 3ème et 5ème Étranger non parachutistes, tous volontaires.

2 Fin avril, il restait à peu près 100 hommes au 1er B.E.P., presque tous blessés. Le 2ème B.E.P. avait encore un effectif d'environ deux compagnies.

3 858 blessés graves ont été évacués par la Croix Rouge. les autres doivent rejoindre les colonnes de prisonniers. Machiavélisme des commissaires politiques, les officiers sont séparés des sous-officiers et soldats pour faciliter le lavage de cerveau. La fatigue d'une longue marche de 6 à 700 km vers les camps à la frontière de Chine, par étapes quotidiennes de 20 à 30 km, a pour but de nous rendre plus vulnérables. Plus dociles ... Donc, plus réceptifs.

 



Actions de sabotage au profit de l'ennemi

Dans des arsenaux français, des ouvriers, sciemment, ont saboté des armes et des munitions destinées aux unités engagées dans la guerre d'Indochine.


Plus particulièrement :
- pour les grenades, les dispositifs de retard étaient supprimés, entraînant l'explosion de la grenade dès son dégoupillage, c'est à dire qu'elle explosait dans l'environnement immédiat du combattant, tuant ou blessant gravement plusieurs soldats ;

- pour les pistolets mitrailleurs et les fusils, les canons étaient obturés par une balle laissée intentionnellement dans le canon. Le tir entraînait l'explosion du canon ou, si le tireur et ses voisins avaient beaucoup de chance, la neutralisation de l'arme par ou destruction de la culasse, de ses dispositifs de percussion, d'extraction et d'éjection ;

- pour les munitions, sous-dimensionnement de la charge propulsive : la balle restait dans le canon de l'arme, provoquait un gonflement du canon et son explosion, particulièrement avec les armes à répétition ou automatiques, du fait d'une double ou triple alimentation. Ce genre « d'incident » ne laissait que très peu de chance à l'utilisateur de l'arme ;

- pour les munitions, sabotage des obus destinés aux mortiers ou aux canons, de telle sorte qu'ils explosent soit dans le tube, soit à la sortie de bouche. Dans les deux cas, il n'y avait guère de survivant parmi les servants de la pièce ;

- pour les véhicules, les sabotages consistaient en la détérioration des joint de culasse, ou l'introduction de limaille de fer dans le carter à huile ;

- blocage des trains de munitions ou de matériels à destination des ports d'embarquement pour l'Indochine ;

- sabotage de la ligne d'arbre du porte-avions Dixmude (utilisé pour le transport des avions) découvert lors de l'appareillage pour Norfolk, en janvier 1950. Le quartier-maître mécanicien Heimburger était le responsable du sabotage, qui avait été commandité par le parti communiste ;
...

Outre les actes de sabotage proprement dit, les personnels des arsenaux s'y livrant commettaient un crime de trahison puisque, de fait, en détériorant les munitions, les armes, les véhicules, ils « portaient les armes contre leur Patrie ».

Ces actes, parfaitement connus, n'ont pas donné lieu à des sanctions à la hauteur des crimes. On peut se demander comment le pouvoir politique pouvait regarder en face ceux qu'il envoyait à la mort du fait des sabotages d'armes ou de munitions, commandités par le parti communiste et réalisés par des Français travaillant dans les arsenaux !
 

Trahison au profit du Viet-Minh
 

A la fin de l'année 1947, le parti communiste avait déclaré que jamais il ne s'attaquerait à l'armée rouge en cas de conflit entre l'Union soviétique et les Nations libres. Ceci ne laissait aucune incertitude quant au niveau de patriotisme manifesté par les apparatchiks staliniens de l'époque !

Par ailleurs la « Haute trahison » étant définie comme un « Crime consistant à entretenir des relations coupables avec une puissance étrangère ou ennemie », il faille se poser la question de la qualification de l'acte consistant à refuser de se battre contre une puissance étrangère qui commettrait des actes de guerre contre la France ...

Deux « affaires », plus particulièrement, permettent de prendre conscience de la trahison des communistes et de leurs séides, dans le contexte de la guerre d'Indochine :

- l'affaire Henri MARTIN,

- l'affaire Georges BOUDAREL.


 Affaire Henri MARTIN

Pendant la seconde guerre mondiale, Henri MARTIN avait été un membre des FTP [voir note 7]. Il était un militant du parti communiste.

Après la libération, il a contracté un engagement dans la Marine Nationale et affecté en Indochine en 1945. Après la fin de son contrat, Henri MARTIN est devenu un permanent du parti communiste. Progressant dans la hiérarchie du parti communiste, il a été membre suppléant puis membre titulaire du comité central (1964), directeur de l'École centrale du Parti et membre du secrétariat de Jacques Duclos au moment de l'élection présidentielle de 1969.

Après le bombardement de Haïphong, consécutif à la « déclaration d'indépendance » faite par Hô Chi Minh, Henri MARTIN a déclaré qu'il avait voulu démissionner de l'Armée française, mais ce celle-ci avait été refusé … Après un séjour de deux ans, il a été affecté à Toulon.

C'est là, qu'en relation avec les communistes du département du Var, il a commencé son travail de propagande au sein de l'arsenal, invitant les personnels à exiger l'arrêt des opérations militaires en Indochine. Il a été arrêté pour propagande hostile à la guerre d'Indochine. Il a été accusé « de participation à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour but de nuire à la défense nationale » et jugé par le Tribunal Militaire de Brest et condamné à cinq ans de réclusion pour « propagande hostile à la guerre d'Indochine » et à la dégradation militaire, en première instance puis en appel. Il a été soutenu par la parti communiste et plus particulièrement par  : Jean-Marie Domenach, Jean Cocteau, Jean-Paul Sartre.

Il est légitime de se poser la question de savoir quel a été le véritable rôle joué par Henri MARTIN, plus particulièrement durant la guerre d'Indochine.
Il est probable que ses activités au sein des FTP, ses convictions communistes, bien antérieures à son engagement dans l'Armée, auxquelles il faut ajouter le projet d'insurrection nationale, du Front National (parti communiste) avaient eu pour but d'en faire un agent d'influence dont la mission était conforme à l'accusation motivant sa condamnation.


Affaire Georges BOUDAREL

Cette « affaire » est encore plus « exemplaire » que la précédente car le triste sire BOUDAREL a contribué directement, sur instructions, aux ordres et en territoire ennemi, aux tortures physiques et morales infligées à nos Anciens faits prisonniers.

BOUDAREL était un communiste, professeur de philosophie. En avril 1948, sursitaire, il avait été nommé au lycée Yersin de Dalat. En 1949, il avait été nommé au lycée Marie-Curie à Saïgon. C'est là, qu'il a animé la structure du parti communiste indochinois et aussi le groupe culturel marxiste.


Ses brillants états de service justifiant son statut de traître ayant pratiqué l'intelligence avec l'ennemi :

- en décembre 1950, il a abandonné son poste de professeur pour rejoindre le Việt Minh. Ses « compétences » en avaient fait le rédacteur créateur de l'émission en langue française de « La Voix de Saïgon-Cholon libre » (station de radio clandestine du Việt Minh)

- au début de 1952 ou en juin 1952 (dates non certaines), le Việt Minh l'a désigné pour rejoindre le Tonkin. Où il est arrivé après 9 mois de marche

- pendant sa « longue marche » il a été appelé sous les drapeaux en Indochine et, n'ayant pas rejoint il a été considéré comme « insoumis, puis déserteur et, enfin, condamné à mort par contumace »

-il est arrivé au Tonkin en décembre 1952 (date non certaine), et a été nommé commissaire politique (aux côtés d'autres communistes : soviétiques, allemands de l'est, roumains, bulgares) dans un camp de rééducation de prisonniers, le « fameux camp 1133 » [voir note 8]. Selon de plusieurs témoignages de nos Anciens rescapés du camp, il s'était rendu coupable de tortures contre nos Soldats

- après s'être marié à Hanoï, il a quitté l'Indochine en 1964 et s'est rend en URSS, et a travaillé en Tchécoslovaquie pour la Fédération syndicale mondiale (FSM), à l'époque totalement aux mains des communistes et inféodée aux soviétiques

- en 1966, profitant de la loi d'amnistie votée en juin 1966, il est rentré en France et a intégré la section Histoire du département de « Géographie – Histoire et Sciences de la société » (aujourd'hui UFR de l'Université paris Diderot - Paris 7). Par la suite, il a été promu maître de conférences à l'Université de Paris 7 et chercheur au CNRS, il s'est spécialisé dans l'histoire du Vietnam (très certainement en appliquant les principes soviétiques de réécriture de l'Histoire ...)


« Sanction » de son passé de traître [voir note 9]

- le 13 février 1991, lors d'un colloque organisé au Sénat par le centre des hautes études sur l’Afrique et l’Asie modernes, il est reconnu par Jean-Jacques Beucler qui, ancien combattant en Indochine avait été détenu pendant 4 ans dans le camp 113.

- par la suite, d'autres témoignages ont été déposés contre Georges BOUDAREL. Et, en 1991 une plainte pour crimes contre l'humanité déposée par certains de nos Anciens détenus dans le camp 113. La Cour de cassation a rejeté la plainte car les faits reprochés étaient couverts par la loi d'amnistie de 1966

- sans aucune vergogne, sans aucun Honneur et sans aucun regret, BOUDAREL a poursuivi ses accusateurs pour diffamation. Plus particulièrement, pour justifier sa plainte, il a retenu cinq accusations au motif qu'elles étaient sans fondement, et donc diffamatoires. Afin de trancher clairement la question de la vérité de ces accusations. Le juge Jean-Pierre Getti en charge de l'instruction a alors décidé de mener une instruction permettant de déterminer les éléments matériels associés aux accusations contre BOUDAREL pour « crimes contre l'humanité ». Après avoir mis en examen l'un des accusateurs en 1994 et recueilli 23 volumes de dépositions, le juge Getti a clos l'affaire sur une ordonnance de non-lieu en 1996

- à la suite de ce jugement, les accusateurs ont lancé une nouvelle procédure contre BOUDAREL, pour dénonciation calomnieuse. Elle a été rejetée en 1998, au motif que la loi l'amnistie de 1966 éteignait aussi la possibilité de cette action. En 2000 les accusateurs ont présenté leurs griefs à la Cour Européenne des Droits de l'Homme … Celle-ci a mis un terme définitif aux procédures entreprises en 2003, considérant que la décision contestée était en fait celle de la Cour de cassation en 1993 : la demande avait été déposée hors délai.

 

On peut légitimement se poser la question : de quelles puissantes protections BOUDAREL a-t-il bénéficié ?
 

Notes

(4) Ne jamais oublier que l’emblème et l'hymne de ce parti sont ceux de l'Union Soviétique, puissance étrangère dont une des principaux rêves était la conquête de l'Europe ...

 

(5) Utilisation du convertisseur INSEE

 

(6) « Calqué de l’anglais « useful idiot », expression apparaissant dans l'usage aux États-Unis pour la première fois en 1948. L'expression sera attribuée plusieurs décennies plus tard, en pleine guerre froide, par des auteurs américains à Lénine. Le terme s’appliquait à l’origine pour qualifier les Occidentaux sympathisants du communisme, qui reprenaient et répandaient, sans grand sens critique, la propagande de l’Union Soviétique. ». (Source Wikipedia.)

(7) Les Francs-tireurs et partisans (FTP) ou Francs-tireurs et partisans français (FTPF) : nom du mouvement de « résistance » créé à la fin de 1941 par la direction du parti communiste, composé essentiellement de communistes et d'anciens des brigades internationales. Il s'agissait d'unités de guérilla et de sabotage mises sur pied par le Front national (mouvement communiste de « résistance à l'occupant allemand », de 1941 à 1949. Il refusa toute fusion avec d'autres mouvements de la Résistance. Par les actions de ces unités, par sa propagande, les mots d'ordre d'action immédiate, de grève et d'action de masse il prépara l'insurrection nationale.

(8) BOUDAREL a reconnu que durant l'année de son activité au camp 113, le taux de mortalité avait atteint 50 %. Nos Anciens survivants assurent qu'il y eut 278 morts sur 320 prisonniers !

(9) Pour de très nombreuses informations relatives à cette ordure, consulter les sites de l'ANAPI Association Nationale des Anciens Prisonniers Internés Déportés d'Indochine, et le site « Pieds Noirs aujourd'hui »

 


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